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Chapitre gratuit : Psychologie de la séduction
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par Philippe Dylewski
« Un homme poursuit une fille jusqu’à ce qu’elle l’attrape. » -Irving Berlin
a) De quoi parlons-nous ?
Un bon départ serait déjà de savoir de quoi nous parlons. Ce qui n’est pas gagné. Amusez-vous à taper le mot « séduction » sur Google, et vous verrez apparaître des définitions à la tonne.
Personne n’est d’accord. Certains parlent d’attraction, de viol (si si), de manipulation, de mensonge, de techniques. Même « Le Robert » nous parle de corrompre.
Si je me contente de la définition de Wikipedia, j’obtiens :
« La séduction désigne, en sciences sociales, un ensemble de procédés de manipulation visant à obtenir une faveur, donner une image avantageuse de soi ou susciter délibérément une émotion, une admiration, une attraction, voire un sentiment amoureux de la part d’un ou de plusieurs individus. »
Je ne suis pas fan du coupage de cheveux en quatre, mais je n’aime pas cette définition car elle associe de façon intrinsèque la séduction à la manipulation. Il est vrai que la séduction peut être manipulatoire, mais elle ne l’est pas forcément. Par essence, la manipulation cherche à masquer son intention finale. Cela peut être le cas dans la séduction, mais ce n’est pas toujours vrai puisque je peux être totalement transparent dans mes intentions lorsque je cherche à séduire.
Alors puisque j’écris ce livre, je me donne le droit d’utiliser ma propre définition :
« La séduction est un ensemble de techniques comportementales, conscientes ou non, visant à obtenir les faveurs d’autrui. »
Sabini, de façon plus légère et subtile dit que le flirt, c’est « jouer aux échecs en prétendant juste aimer déplacer des pions ». Pour lui, le flirt serait une manière d’essayer de plaire, où chaque action pourrait être aussi interprétée comme une non-tentative de plaire, de manière à garder la face en cas de rejet.
Humains ou animaux, nous avons tous nos rituels de cour. Il s’agit d’un élément fondamental du répertoire sexuel humain, un moyen traditionnel de signaler son intérêt et son attirance, une sorte de langage silencieux ou pas, parlé par les hommes et les femmes du monde entier. Pas forcément de la même façon, c’est le moins qu’on puisse dire.
La façon dont les gens communiquent leur intérêt est profondément ancrée dans la nature humaine. Tous les êtres humains sont équipés du langage de la séduction, afin de répondre au commandement le plus fondamental de la nature : trouver un bon compagnon, croitre et se multiplier.
Le flirt, le mot sonne déjà plus légèrement que « drague » n’est pas une activité anodine. Cela exige bien des compétences : intelligence, langage corporel, créativité, empathie. Dans sa forme la plus aboutie, le flirt peut relever du grand art, que le flirteur soit en quête de l’âme sœur, qu’il manipule une potentielle proie ou qu’il soit simplement d’humeur badine.
Le processus de flirt permet à une personne de signaler son intérêt par petites touches, et aux deux parties de mesurer le niveau d’intérêt de l’autre. Le flirt est guidé par les émotions et l’instinct plutôt que par la pensée logique. Pourtant, des informations profondes sont transmises lors du flirt : les gestes et les mouvements utilisés lors du flirt peuvent fournir des indices fiables sur la santé biologique et psychologique d’une personne.
Même si j’apprécie le mot « flirt », son côté bien élevé et surtout désuet le renvoi à une autre époque. Il est associé dans mon esprit aux mèches « rockabilly » et aux Cadillac couleur pastel. Je reprends donc les mots « drague » et « séduction » car il y a du brut dans ces termes. Non pas du brut de violence, mais du cru, du vrai même dans la dissimulation et de l’authentique jusque dans ses fards. Nous n’avons pas 15 ans et plus personne ne porte de socquettes blanches.
Le plus souvent, les gens cherchent à séduire pour manifester leur intérêt pour quelqu’un et éventuellement nouer une relation.
Mais la recherche a en fait identifié six raisons spécifiques pour lesquelles les gens draguent :
1. Des raisons relationnelles – pour transformer une connaissance ou un ami en partenaire. Il faut donc ici se dévoiler afin de transformer la qualité d’une relation existante.
2. Motif d’exploration – pour évaluer si quelqu’un d’autre s’intéresse à nous. Ici, la finalité est dans le processus.
3. Le plaisir, parce que la séduction est un ensemble d’actes qui peuvent parfaitement prendre place dans une atmosphère ludique et pleine d’entrain.
4. Motifs instrumentaux – pour encourager quelqu’un à accomplir une tâche. La séduction est bien ici de la manipulation car je fais ressentir à l’autre qu’il est le phénix des hôtes de ces bois non pour ce qu’il semble- lui plaire -, mais pour obtenir un avantage.
5. Motif d’estime de soi. Je tente de séduire pour me rassurer. Ici aussi, la finalité est dans le processus.
6. Raisons sexuelles – pour obtenir un partenaire sexuel. Encore que ce point-ci peut à son tour se diviser en de nombreux autres. Du sexe oui, mais pour un soir ou pour la vie ? Et au fond, tous les points précédents peuvent à leur tour se retrouver ici.
La séduction n’est pas l’apanage des humains. Il y a de nombreux parallèles dans le monde animal, comme en témoignent les manifestations comportementales auxquelles se livrent de nombreux animaux pour signaler leur disponibilité et leur attirance. La parade nuptiale des animaux varie énormément d’une espèce à l’autre, allant de mouvements subtils à des manifestations somptueuses.
Les hippocampes pratiquent une danse qui peut durer jusqu’à 8 heures sans interruption, dans laquelle leurs trompes et leurs queues se lient. En quelques heures, l’hippocampe va changer de couleurs pour montrer qu’il est prêt à s’accoupler. Et ce n’est pas que de la frime car c’est lui qui portera les bébés au sein d’une poche qu’il aura sur son ventre.
Les parades amoureuses de nombreuses espèces animales donnent le sentiment que nos playboys de plage ont encore pas mal de boulot. Tous les chants, artifices, danses, changements de couleur ou même de forme sont au menu dans l’espoir d’une soirée « boum boum » avec Madame.
Mais la séduction n’est pas qu’un jeu. Elle a du sens, en tout cas du point de vue de l’évolution. Nos ancêtres avaient besoin d’un moyen de juger rapidement et en toute sécurité de la valeur des partenaires potentiels sans risquer une grossesse avec chaque candidat potentiel. Il fallait donc que la parade amoureuse humaine réponde aux besoins et interrogations de nos arrières arrières arrières…grands-mères. Les mécanismes de séduction ont permis au moins partiellement d’atteindre cet objectif, en offrant un ensemble de signaux relativement sans risques permettant de tâter le terrain et d’échanger des informations vitales sur la santé générale et l’aptitude à la reproduction des candidats.
L’alchimie qui consiste à créer une connexion entre deux personnes peut être subtile, passionnante, chaleureuse, humoristique et même excitante. La séduction combine le langage corporel – comme le sourire, le rire et le toucher – avec une conversation engageante et une écoute attentive, ce qui conduit finalement à un va-et-vient rythmé et ludique. Une parade mutuelle.
b) La séduction est-elle une science qui s’apprend ?
Comme pour beaucoup de gens, mon adolescence a été un désert affectif. Sans avoir un physique de jeune premier, j’étais pourtant ce qu’on peut appeler un beau garçon. Et sans que je comprenne pourquoi à l’époque, je fus longtemps parqué dans la catégorie peu enviable des potes des filles. La terrifiante friendzone. Comme j’avais une oreille accueillante, j’étais souvent le confident de celle que je convoitais.
Je constatais avec jalousie et rage que les plus jolies filles sortaient avec des types pas forcément beaux mais propriétaires d’un scooter ou d’une moto. Au début, je réagissais comme les autres garçons exclus du monde de la séduction, avec des phrases du genre « ha ben oui, moi aussi si j’avais un scoot, je… », « j’te jure les gonzesses, si t’as pas un scoot, t’existes pas ! » et autres balivernes qui expliquent nos échecs par des raisons que nous ne pouvons pas changer. L’impuissance programmée s’apprend tôt.
Heureusement pour moi, j’ai vite compris que trouver une explication à mes échecs n’allaient pas beaucoup m’aider à les surmonter. C’est dans la cour de mon lycée que je suis devenu un fervent adepte du « comment y arriver ? » plutôt que du « pourquoi est-ce arrivé ? ».
Je me suis aperçu que les gars qui avaient un scooter ou une moto n’avaient pas que ça. Ils avaient une attitude. Ils étaient beaucoup plus sûrs d’eux, plus extravertis et surtout bien plus directs. La moto était pour eux l’équivalent du stick de l’officier anglais. Une marque symbolique d’autorité qui les faisait se tenir droit. L’évènement véritablement déclencheur fut l’arrivée d’un nouvel élève. Forcément, il ne connaissait personne. Il était laid, assez grand, le crâne rasé et le visage piqueté d’acné. Il déclamait d’une voix grave des poèmes avec de grands gestes dans les couloirs. Sans la moindre honte, il mettait genou au sol dès qu’il croisait une jolie fille et déclamait quelques vers. Il devint le plus grand séducteur du lycée en seulement quelques jours. Et il n’avait ni moto ni scooter. Ce gars ne le sait pas, mais c’est grâce à lui que je me suis mis à étudier la psychologie de la séduction, ce qui m’amènera à la fac de psycho pour approfondir le sujet.
Pour répondre à cette question : existe-t-il des modèles de séduction et si oui, est-il possible de les apprendre et d’avoir un véritable impact ?
Exprimer son attirance à quelqu’un n’est pas une tâche facile. La peur de l’échec et du rejet hantent la plupart d’entre nous. Nous voudrions avoir beauté et aisance. La beauté peut dans une certaine mesure se travailler, mais ça n’est évidemment pas mon propos dans ce chapitre. L’aisance aussi s’apprend. Ce qui marche et ne marche pas aussi.
Ce qui est pénible, c’est que quand vous faites une balade en ligne, vous trouvez des centaines de sites sur la séduction. Premier inconvénient, ils s’adressent presque tous aux hommes et surtout, ils donnent des conseils basés sur…rien. L’autre inconvénient, et ici c’est bien plus personnel, c’est que sans être un féministe acharné, je ne me reconnais pas dans des sites qui considèrent que les femmes sont des proies à peine humaines.
Ce qui suit n’est pas un manuel de séduction. Il s’agit d’un état des lieux de la science, et principalement de la recherche en psychologie sociale, sur ce qui a un impact ou pas en matière de séduction. Parfois, il s’agit de détails, parfois de choses énormes. Mais elles ont toutes un point commun dans ce livre : elles ont été mesurées et étudiées par des chercheurs sur des groupes importants.
c) Si ça ne marche pas comme je veux, c’est la faute à qui ?
Romain remarque une jolie fille assise sur un tabouret. Elle a l’air de s’ennuyer, d’autant plus que ses copines juste à côté rigolent très fort. Peut-être même qu’elle semble un peu triste, en tout cas, elle semble ailleurs. Romain trouve ça vaguement sexy et mystérieux, sans trop savoir pourquoi.
Romain n’est pas un pro de la drague en boite. Il doit réunir tout son courage pour aller aborder Alice.
« Bonsoir, je cherchais une phrase d’accroche magique pour t’aborder, mais je n’ai rien trouvé. Mais j’aimerais bien faire ta connaissance. »
« C’est gentil, mais j’attends quelqu’un. »
Alice répond poliment, puis tourne la tête. Fin de l’échange.
Romain est vexé, mais ne le montre pas et il décide de ne pas insister. Dans sa tête, ça fait « Pour qui elle se prend celle-là avec son air coincé! J’te jure, les filles elles sortent en boite juste pour montrer leur cul ! Si elle n’a pas envie de parler, elle ferait mieux de rester chez elle. »
Bien entendu, Romain ne sait pas qu’Alice vient de se faire larguer par son copain, il y a deux jours à peine. Et pas de n’importe quelle façon. Alice a appris qu’elle était célibataire quand son chéri a simplement changé son statut sur Facebook. La claque ! Ses copines ont voulu lui changer les idées et elles l’ont trainée ici alors qu’elle voulait rester toute seule chez elle à pleurer et à regarder des bêtes films. C’est encore pire pour elle d’être ici en boite que chez elle, elle se sent encore plus seule. En d’autres temps, elle aurait bien parlé à ce garçon, plutôt mignon, mais elle a juste la force de respirer.
Alice est jolie, mais elle est loin d’être la plus belle du « Casino Rouge ». Sans doute que son côté absent lui donne un air mystérieux, voire inaccessible. Et ce qui est inaccessible a de la valeur, ou au moins de l’attrait.
Alex l’aborde dix minutes plus tard. Avec exactement le même résultat. Il est aussi en colère que Romain, mais pas du tout pour les mêmes raisons.
« Espèce de playboy à deux balles, bien fait pour ta gueule ! Est-ce qu’elle t’a regardé avant que tu ne l’abordes ? Non ! Ça se voyait quand même qu’elle n’est pas dispo. T’as voulu montrer que t’es le plus fort, ben maintenant c’est tout vu. La prochaine fois, utilise tes yeux avant de foncer dans le mur. »
Ce qui distingue Romain d’Alex ? Le premier a un centre de contrôle externe, l’autre un centre de contrôle interne.
En matière de séduction, il s’agit probablement du facteur le plus important. Celui dont personne ne parle.
Julian B. Rotter a développé le concept de locus de contrôle, ou centre de contrôle, en 1954. Il désigne le degré auquel les gens croient avoir le contrôle sur l’issue des événements de leur vie. Il existe deux types de locus de contrôle : interne et externe.
Les personnes ayant un locus de contrôle interne croient qu’elles contrôlent les résultats de ce qui leur arrive. Elles sont convaincues que ce qui leur arrive ou ce qui va leur arriver dépend essentiellement d’elles. Alex se prend un râteau avec Alice et s’en rend totalement responsable. Il pense qu’il ne peut plus changer la situation avec Alice, ce en quoi il a probablement raison, mais en profite pour tirer une leçon sur ce qu’il fera la prochaine fois qu’il abordera une inconnue. Alex sait très bien qu’il ne peut pas maitriser tout ce qui lui arrive dans la vie mais il est convaincu que, quoi qu’il arrive, la suite des évènements dépend de lui. Il considère que quand quelque chose ne fonctionne pas comme il veut, c’est qu’il a fait une erreur. Et il apprend de ses erreurs.
Les personnes ayant un locus de contrôle externe pensent que ce qui leur arrive ou va leur arriver dépend du hasard, de facteurs environnementaux, de la chance, du destin ou des actions des autres. Romain se prend un râteau avec Alice et l’en rend totalement responsable. L’inconvénient de cette croyance, c’est qu’à l’avenir Romain ne changera pas son comportement d’abordage, au risque d’obtenir inlassablement le même résultat, jusqu’au moment où il abandonnera, plein de rancœur à l’égard des femmes en général. L’avantage pour lui est de ne ressentir aucune culpabilité ni d’avoir à se remettre en question, ce qui est très reposant.
« Que vous pensiez que vous pouvez, ou que vous pensiez que vous ne pouvez pas – vous avez raison ». – Henry Ford
Alors, vaut-il mieux avoir locus interne ou externe ? Les psychologues de tout bord ont montré à travers un certain nombre d’études qu’avoir un centre de contrôle interne permettait d’obtenir d’innombrables bénéfices :
Université : Les étudiants avec un locus de contrôle interne obtiennent de meilleures notes, passent plus de temps à étudier, et sont globalement plus satisfaits de leur vie.
Sport : Les athlètes avec un locus de contrôle interne ont une plus grande ténacité mentale, sont moins stressés et se fixent plus fréquemment des objectifs réalistes. Je ne pense pas qu’il existe beaucoup d’athlètes de haut niveau ayant un centre de contrôle externe. Presque tous s’en veulent quand ils performent de façon médiocre selon leurs critères et s’entrainent encore plus dur ou autrement, souvent les deux.
Addiction : Les personnes avec un locus de contrôle externe tendent à être plus souvent dépendantes de comportements ou substances néfastes.
Santé : Les individus avec un locus de contrôle interne sont moins susceptibles d’être en surpoids, et ont généralement une meilleure estime d’eux-mêmes. Ils sont aussi moins enclins à vivre une dépression sévère ainsi que de l’anxiété.
Lee et McKinnish ont étudié des couples au fil du temps et ont constaté que le locus de contrôle interne est lié à la satisfaction conjugale.
Le centre de contrôle est un trait à géométrie variable. Selon Miller & Ross, la survenue d’un échec, sera davantage imputé à l’environnement social, au destin,…si l’explication dénigre ses propres compétences. En revanche, si cet échec touche une personne tierce, les sujets tendront davantage à le tenir comme responsable de cet échec, et par conséquent, de ses actes. De même que quand on demande aux gens d’expliquer pourquoi ils ont réussi quelque chose, ils ont majoritairement tendance à en imputer des facteurs internes. Alors que les échecs sont souvent expliqués via des facteurs externes.
N’hésitons pas un instant à tomber dans la caricature. Prenons un homme et une femme, tous les deux insatisfaits de leur vie sentimentale.
Beaucoup d’hommes diront à propos des femmes en général:
• Elles ne savent pas ce qu’elles veulent
• Elles ne sont jamais contentes
• Elles ne s’intéressent qu’à l’argent et aux belles voitures
• Sur les sites et App de rencontres, elles ne répondent jamais aux messages. Elles ne sont pas là pour rencontrer quelqu’un, mais juste pour faire mousser leur égo »
Beaucoup de femmes diront à propos des hommes :
• Ils ne pensent qu’au sexe
• Ils ne veulent pas s’engager
• Ils veulent juste s’amuser
• Ils ne sont pas romantiques
Peu importe si ce qui précède est vrai ou faux. Ce qui compte, c’est que beaucoup de gens y croient. Vous remarquerez que tous ces points sont de l’ordre du centre de contrôle externe, c’est-à-dire que la responsabilité du problème est mise sur l’autre partie.
L’inconvénient majeur d’une telle croyance, c’est que si le problème est de la faute de l’autre, il n’y a aucune chance de pouvoir changer les choses. Le centre de contrôle externe a cependant des avantages : il vous préserve du sentiment de culpabilité et n’exige aucune remise en cause de soi.
Il n’y a pas que des avantages à avoir un centre de contrôle interne. Les gens ayant un fort centre de contrôle interne peuvent se sentir coupables, inconfortables et penser qu’il est toujours possible de faire ou d’avoir mieux et donc de n’être pas facilement satisfaits.
Remarquez à quel point, en dehors de la vie sentimentale, le locus de contrôle externe est prépondérant dans bien des aspects de notre vie, lorsque nous avons un problème avec :
- Notre conjoint
- Un voisin
- Un collègue
- Un responsable hiérarchique
- Notre travail
- …
Autour de vous, quand les gens sont confrontés à l’un de ces problèmes, passent-ils davantage de temps à s’en plaindre ou à chercher à comment changer les choses ?
Nous avons très souvent tendance à trouver une explication au problème où nous ne faisons pas partie du problème. Ce qui a comme conséquence immédiate que nous ne ferons pas partie de la solution.
Il est important de noter que le locus de contrôle se mesure sur un continuum, car personne n’a un locus de contrôle interne ou externe à 100 %. De même, si le centre de contrôle est normalement assez stable dans le temps, il peut être sujet à évolution.
Lorsque j’anime des séminaires en entreprise, il m’arrive souvent de demander aux participants « qui, dans sa carrière, a déjà vécu des abus de pouvoir de la part d’un supérieur hiérarchique ? » Puis, je leur demande pourquoi ces abus se produisent. Dans 99 % des cas, je reçois ces réponses :
- Parce que c’est un incompétent
- Parce qu’il n’a rien à dire chez lui
- Parce qu’il est mis sous pression par sa hiérarchie
- Parce qu’il aime ça
- Parce que c’est un salaud
- Parce qu’il veut montrer qu’il a du pouvoir
- Parce qu’il ne sait pas comment faire autrement
Ensuite, je leur demande quel est le point commun à toutes ces réponses. Il y en a toujours un pour sortir « ben, tout est de la faute du manager ». Et si tout est de la faute du manager, qu’est-ce que vous pouvez faire pour changer les choses ? A part changer de job, rien. Parce que quand vous vivez une situation difficile et que vous êtes convaincu que c’est la faute de quelqu’un d’autre, il y a quand même peu de chances que cette personne change spontanément.
Je vous ai dit que 99% des participants donnaient des réponses de type « centre de contrôle externe ». De temps en temps, mais ça reste très rare, à la question « pourquoi y a-t-il des abus de pouvoir », quelqu’un me répond « parce qu’on se laisse faire ».
Qui est une réponse totalement de type « centre de contrôle interne ». Et aussi la seule réponse qui peut amener à un changement de la situation. Avec de bonnes ou de mauvaises conséquences.
Dans la sphère du sentiment amoureux et de la séduction, le développement d’un centre de contrôle interne est indispensable, si vous voulez voir votre situation changer. Tant que vous penserez que ce qui vous arrive est de la faute des autres, de votre origine ou de votre statut social, rien ne bougera.
Regarder ses points faibles en face est douloureux. Développer un centre de contrôle interne est un exercice parfois pénible. Se remettre en cause après chaque échec, chaque rebuffade, demande beaucoup de force. Mais c’est la principale voie pour atteindre ses objectifs.
d) Séduction et communication non verbale
La recherche montre que le langage corporel joue un rôle important dans la formation des premières impressions, de la communication des intentions (Hecht, Devito, Gueriero, & Spitbek), et a un rôle régulateur dans la progression des contingences de la relation (Givens).
On accorde plus de crédit aux indices non verbaux qu’aux indices verbaux (Archer & Akert; Argyle, Alkema, & Gilmour). La raison en est très simple : il est infiniment plus facile de mentir avec les mots qu’avec notre comportement non-verbal. Et même si nous ne sommes pas tous des spécialistes de l’analyse du comportement non-verbal, nous avons tous tendance à nous fier davantage à ce que nous observons qu’aux mots entendus.
Imaginons cette simple phrase: « je serai très content de te revoir ».
Est-ce que nous allons simplement nous contenter d’écouter les mots ou bien allons-nous aussi observer chez notre interlocuteur le visage, le sourire, le regard, la façon de se positionner, l’intonation ?
D’après les recherches de Hall, les femmes, en particulier, sont très sensibles aux messages non verbaux. Des études d’observation indiquent que la sollicitation dans les interactions de cour est principalement faite par la femme, grâce à des messages non verbaux. L’homme peut souvent avoir le sentiment d’avoir initié l’interaction, mais il le fait souvent à l’invitation, parfois à peine perceptible, de la femme.
Nous verrons que bon nombre de problèmes sont causés par les mauvaises interprétations de ces comportements non-verbaux.
Kendon a filmé un couple assis sur un banc de parc pour enregistrer le rôle des indices non verbaux dans la progression du premier baiser. Il a constaté que c’était le comportement de la femme, en particulier ses expressions faciales, qui modérait le comportement de l’homme.
Grammer, Kruck, Juette et Fink ont également montré que les femmes influencent les rencontres amoureuses par des signaux non verbaux. L’analyse des interactions amoureuses a montré que les femmes s’orientent vers un répertoire non verbal cohérent à la fin d’une rencontre amoureuse et que la quantité de présentation de soi verbale de l’homme varie en fonction du comportement non verbal de la femme.
Moore a analysé les signaux non verbaux dans plusieurs contextes afin d’établir un catalogue de signaux non verbaux de sollicitation des femmes. Lorsqu’une femme envoyait certains signaux non verbaux (par exemple, un contact visuel suivi d’une fuite immédiate du regard), il a été constaté que ces signaux entraînaient directement ou indirectement l’approche et/ou le maintien de l’attention d’un homme. Dans la phase d’attention (sollicitation de l’intérêt) et de reconnaissance (reconnaissance de l’intérêt) de la parade nuptiale (Givens), les gestes initiaux de contact non verbal sont effectués plus fréquemment par les femelles que par les mâles.
Les femelles attirent l’attention en montrant des signaux subtils de sollicitation non verbale. Ces signaux sont importants car, comme l’a constaté Crook, les mâles hésitent à s’approcher d’une femme en l’absence d’un contact visuel important et d’indications non verbales d’intérêt (voir également Cary).
Ainsi, c’est généralement l’homme qui fait le premier pas pour engager une conversation verbale avec une femme qu’il ne connaît pas, mais seulement s’il a reçu les signaux non verbaux appropriés de la part de la femme. Ces résultats sont logiques étant donné que les femmes, avec leur investissement reproductif plus élevé (Trivers), sont susceptibles d’être les » sélectionneurs » et, par conséquent, les initiateurs du processus de séduction.
Moore a demandé à deux observateurs formés d’observer discrètement plus de 200 femmes dans des bars pendant environ 30 minutes chacune, et d’enregistrer les « signaux de sollicitation non verbaux » de ces femmes. Les chercheurs ont défini ces signaux de sollicitation comme « un mouvement d’une ou plusieurs parties du corps ou du corps entier qui a suscité l’attention d’un homme ». L’attention masculine était également définie comme un homme s’approchant de la femme, lui parlant, l’invitant à danser, ou même (dans quelques cas) l’embrassant.
À partir de ces observations, Moore a identifié 52 comportements non verbaux que les femmes utilisent pour signaler leur intérêt potentiel pour un homme.
Attention, si vous prenez séparément chacun des comportements suivants, ils ne signifient pas forcément que vous vivez un grand moment de séduction. Par exemple, si vous voyez une femme danser seule sur la piste, ça ne veut pas dire qu’elle est en pleine séance de roucoulade. Elle peut tout simplement avoir envie de danser seule. Il s’agit d’indices et c’est la multiplicité des indices qui rend le sens pertinent.
Parmi ces comportements, les plus fréquents chez les femmes sont les suivants :
1. Danse solitaire : Assise ou debout, la femme bouge son corps au rythme de la musique.
2. Regard englobant la pièce : La femme regarde autour d’elle pendant environ 5 à 10 secondes, sans établir de contact visuel avec les autres.
3. Regard court et fuyant : La femme a jeté un regard latéral de 2 à 3 secondes vers un homme qui l’intéressait.
4. Fixation du regard : La femme a établi un contact visuel avec un homme qui l’intéresse pendant plus de 3 secondes.
5. Rotation de la tête : La femme a renversé sa tête vers l’arrière et a brièvement levé son visage vers le haut.
6. Retournement de cheveux : La femme a levé une main et l’a passée dans ses cheveux.
7. Sourire : Les coins de la bouche étaient tournés vers le haut, montrant parfois des dents.
8. Présentation du cou : La femme a incliné sa tête d’un côté, à environ 45 degrés, exposant le côté opposé de son cou.
Au-delà de ces comportements de flirt, lorsqu’un homme s’approchait, les femmes se touchaient également de plusieurs façons pour montrer leur intérêt. Souvent, elles caressaient un objet, le visage, le bras, la jambe ou le dos de l’homme. Ou encore, la femme pouvait se positionner de manière à ce que son genou, sa cuisse ou son pied touche l’homme pour montrer son intérêt. Dans certains cas, une femme peut même prendre l’initiative d’un câlin ou s’accrocher à un homme.
Une étude de suivi menée par Moore et Butler, quelques années plus tard, a évalué certains de ces comportements de manière plus approfondie. Dans ce cas, les chercheurs voulaient savoir lesquels de ces comportements de flirt et de « sollicitation » étaient réellement efficaces pour inciter les hommes à s’approcher. L’équipe s’est à nouveau installée dans des bars – cette fois pour observer les différences de comportement entre les femmes célibataires abordées par un homme et celles qui ne le sont pas.
Les résultats de leurs observations ont montré des différences de comportements significatives entre les femmes abordées et celles qui ne le sont pas. En particulier, les femmes abordées souriaient souvent aux hommes, dansaient seules, leur faisaient des signes de tête, se penchaient vers eux ou inclinaient la tête (présentation du cou), alors que les femmes qui n’avaient pas été abordées n’avaient aucun de ces comportements. En outre, les femmes qui ont été abordées étaient plus susceptibles de regarder autour de la pièce, d’agiter leurs cheveux, de secouer la tête et de fixer leur regard sur un homme en particulier.
Le contact visuel d’une femme est un régulateur important de l’approche d’un homme dans les situations de cour (Cary; Crook), et les hommes comme les femmes rapportent que le contact visuel est la tactique de cour la plus fréquemment utilisée (Weerth & Kalma). En outre, les femmes se sentent mal à l’aise lorsqu’elles sont abordées par un homme dans un bar alors qu’elles n’ont pas remarqué ou n’ont pas encore établi de contact visuel avec cet homme (Renninger et Bradbury).
En revanche, Moore décrit le regard plus long qui dure un peu plus de trois secondes et établit déjà un contact visuel. Les directions dans lesquelles les yeux se déplacent après avoir regardé le partenaire potentiel sont également intéressantes. Si les yeux se déplacent horizontalement après que le contact visuel a été établi, le regard est plutôt interprété comme accidentel. En revanche, si la femme baisse les yeux après reconnaissance par l’homme, cela est plus probablement interprété comme un signe de soumission et encourage l’autre à interagir. Kendon souligne que la soumission est un message clé dans les premières interactions de séduction. Elle indique que le partenaire potentiel ne doit pas s’attendre à un comportement hostile ou dominant et qu’il peut s’approcher en toute sécurité. Elle donne au récepteur la permission implicite de le faire. Le terme « soumission » est sans doute malvenu. Il s’agit plutôt d’une invitation à agir qui utilise un comportement non verbal qui ressemble à de la soumission.
Walsh et Hewitt ont montré à quel point le sourire est puissant dans une situation de séduction et ils ont également démontré que les hommes ont besoin de beaucoup d’invitations dans une situation de séduction avant d’oser aborder une femme.
Dans leur étude, des étudiantes ont établi un contact visuel avec des hommes dans un bar. Une fois le contact établi, les femmes souriaient ou baissaient les yeux. Ensuite, on a mesuré si les hommes avec lesquels le contact avait été établi s’approchaient de la comparse. Le comportement d’approche le plus élevé, 60 %, a été montré par les hommes lorsque la femme a regardé le sujet à plusieurs reprises et a souri. Un regard répété sans sourire n’a incité que 20 % des hommes à s’approcher de la femme. Et un seul regard, sans autre invitation, n’a incité que 5 % des hommes à se lever et à lui parler. Dans la situation de contrôle où l’étudiante n’a envoyé aucun signal, restant assise toute seule, personne dans le bar ne l’a approchée.
Cette recherche établit clairement que la démarche de séduction est orchestrée par la femme, tout en laissant à l’homme le sentiment qu’il en est l’initiateur. Finalement, on dirait que les hommes ne sont pas si entreprenants que ça.
Guéguen a confirmé, dans le cadre d’une expérience similaire menée dans l’ouest de la France, qu’un sourire pouvait suffire à inciter les hommes à aborder une femme inconnue.
Il a demandé à une étudiante d’entrer dans un bar et de regarder ou de sourire à un homme seul pendant deux secondes. Puis elle détournait le regard, prenait place près du participant et commençait à lire un magazine. Après avoir souri, elle a été abordée par 22% des hommes avec lesquels elle est entrée en contact. Si elle se contentait de regarder pendant deux secondes sans sourire, la comparse était abordée par 4% des hommes présents dans le bar.
Un grand avantage de ces techniques non verbales, c’est que si elles sont bien interprétées, elles évitent pertes de temps et humiliations. Malheureusement, il semble clair que bon nombre de conflits naissant dans des lieux de rencontre sont dus à une mauvaise interprétation de ces signes ou parfois à leur refus de les accepter. L’alcool ou la drogue peut aussi fortement contribuer au mauvais décodage ou à en mésestimer le sens.
Au-delà de ces différences comportementales, Moore et Butler ont évalué l’attractivité générale des femmes observées. En moyenne, il n’y avait pas de différence d’attractivité entre les femmes qui étaient approchées et celles qui ne l’étaient pas. Par conséquent, les hommes qui approchaient les femmes étaient le résultat des différences de comportement de ces dernières – et non de leur apparence. En fait, d’après l’analyse, une femme peu attirante qui manifestait beaucoup de comportements de sollicitation était plus susceptible d’être abordée par des hommes qu’une femme attirante qui ne manifestait pas de comportements de sollicitation.
Compte tenu des informations limitées dont elles disposent sur un mâle qu’elles ne connaissent pas encore, sur quelles dimensions les femelles peuvent-elles fonder leurs décisions de séduction ? Dans le cadre de la parade nuptiale, que peuvent faire les mâles pour augmenter leurs chances d’être sélectionnés par une femelle ?
Les femelles étant celles qui choisissent, il est logique que les hommes puissent augmenter leurs chances de recevoir des signaux de cour appropriés, en signalant de manière non verbale les caractéristiques que les femelles ont été poussées à valoriser au cours de l’évolution. Dans un contexte naturel de cour, les femelles doivent faire des choix sur la base d’informations très limitées sur la cible, en faisant des déductions dans des conditions d’incertitude, de risque et de contrainte de temps.
La tâche des femelles, lorsqu’elles courtisent, est d’exprimer suffisamment d’intérêt pour susciter le comportement de cour de différents mâles, afin que la qualité de leur partenaire puisse être évaluée. (Blythe, Miller, & Todd).
La tâche des mâles, quant à elle, consiste à afficher leur statut, leur santé, leur force et leur intelligence, suffisamment près pour que la partenaire désirée les perçoive, mais pas trop près pour ne pas l’effrayer (Blythe).
Pour obtenir une image plus claire de la façon dont ces intentions et ces attributs sont communiqués, les chercheurs se doivent d’observer dans des contextes de parade nuptiale. Les femelles peuvent utiliser les signaux non verbaux d’un mâle pour évaluer ses intentions (intérêt/non-intérêt, hostile/amical) et ses possibilités d’évolution (statut, santé et prouesse). Les mâles qui fournissent des signaux d’intentions positives et de valeur en tant que partenaire potentiel recevront une attention préférentielle par rapport aux mâles qui ne présentent pas ce type de signaux.
Peut-être que les mâles coopèrent dans le cadre de la parade nuptiale. Il a été observé que les mâles ont tendance à venir dans les bars non pas seuls, mais en groupes de 2,8 mâles en moyenne. Comme la coopération entre mâles alpha et bêta chez d’autres animaux, il se peut qu’un mâle, le mâle dominant du groupe, fasse le plus de signaux, tandis que les autres mâles profitent de son approche ultérieure d’un groupe de femelles. Il est évident que cette « coopération » n’est ni consciente ni volontaire. C’est un peu comme si le chef de meute utilisait ses amis pour se faire voir et attirer le regard des femelles. Quant aux membres du groupe, ils en retirent aussi un bénéfice car l’attractivité du leader du groupe est tout à fait susceptible de leur apporter du succès en dévorant les restes du chef de meute.
Les chercheurs ont découvert que les modèles de toucher offrent des liens avec le statut social des membres d’un groupe.
Quand nous parlons ici du statut social, nous parlons du statut au sein d’un groupe. Il s’agit donc d’un statut donné (celui de leader d’un groupe de joyeux lurons en sortie par exemple) à un moment donné dans un contexte donné. Mais il se fait que nombre d’humains ont tendance à extrapoler une observation simple en généralisation. C’est ce qu’on appelle l’effet de halo, qui est un biais cognitif qui consiste à tirer des conclusions sur la personnalité ou les compétences d’une personne sur la base de l’observation d’un phénomène unique. La première impression amène souvent à un effet de halo. Une fois cette première impression forgée, nous avons tendance à laisser trainer notre esprit critique au vestiaire et à surtout chercher à confirmer que nous avions bien raison. C’est ce que font les gens qui croient avoir de l’instinct pour décoder les gens.
Du point de vue de l’observateur, le toucher réciproque est souvent perçu comme un réconfort, une affection et/ou une forme d’empathie (Summerhayes et Sucher). Par contre, le toucher non réciproque est souvent perçu comme un modèle de domination-soumission ou un différentiel de statut (Burgoon; Summerhayes et Sucher). Cela peut s’observer dans le registre de la séduction, mais aussi dans le monde du travail ou de la politique. Les personnes qui touchent sont perçues comme ayant plus de statut et de pouvoir social que celles qui sont touchées ou que celles qui ne touchent pas du tout (Burgoon).
Étant donné qu’un pouvoir social élevé est un trait que les femelles ont été poussées au cours de l’évolution à valoriser chez un partenaire, on peut observer que dans une interaction de toucher non réciproque entre mâles (par exemple, un mâle touche l’épaule d’un autre mâle ou le prend par l’épaule), le mâle qui touche aura plus de succès auprès des femelles que le mâle qui est touché. En outre, les mâles qui rendent la pareille à un autre mâle devraient avoir plus de succès auprès des femelles que les mâles qui ne font que recevoir des attouchements.
Mouvements de maximisation de l’espace : chez de nombreuses espèces sociales, le membre le plus dominant commande le plus grand espace (Alcock). Cette tendance a été documentée chez les humains, ainsi que chez d’autres animaux, y compris la maîtrise de l’espace personnel et physique (Henley).
En outre, la maximisation de l’espace corporel par des actions telles que l’étirement ou l’extension des bras/jambes sur des chaises sert à faire du mâle une cible plus grande/plus visible. On observe que les mâles qui font preuve de plus de mouvements de maximisation de l’espace auront plus de succès auprès des femmes que les mâles qui font preuve de moins de mouvements de maximisation de l’espace.
Positionnement du corps fermé par rapport au corps ouvert : les positions du corps ouvert comprennent des mouvements des membres vers l’extérieur (Mehrabian). Les communicateurs ayant une position corporelle fermée ou restreinte (par exemple, les bras croisés sur la poitrine) sont perçus comme ayant moins de pouvoir social (Archer; Goffman; Schlenker). Les communicateurs qui affichent des positions corporelles ouvertes sont jugés plus puissants, actifs et persuasifs (Mehrabian) et plus orientés vers les relations interpersonnelles et plus attirants (McGinley, LeFevre, & McGinley).
Oui, et alors ?
La première chose, c’est que le développement de compétences en séduction passe inévitablement par un développement de ses capacités à analyser le comportement non verbal. Si un homme développe ses connaissances dans ce domaine, il n’est pas certain qu’il ait plus de succès de façon directe, mais il saura éviter les râteaux humiliants en sachant très vite s’il est utile de continuer à s’intéresser à cette jeune femme ou pas.
S’entraîner est extrêmement simple et amusant. Il vous suffit au départ de vous rendre dans des endroits de rencontres et d’observer les interactions. Au bout de quelques heures, vous commencerez à pouvoir prédire certains comportements grâce à vos nouvelles compétences d’observateur. Vous apprendrez ainsi à détecter les signes qui vous disent « tu m’intéresses », que peut-être vous n’avez pas l’habitude de voir, et vous identifierez les signes qui vous disent qu’il est inutile d’aller plus loin. Eviter les échecs à répétition est une bonne façon de gagner en confiance en soi.
Pour les femmes, c’est aussi un apprentissage intéressant. Si vous avez l’habitude que les hommes viennent vers vous, c’est que cet apprentissage est déjà acquis dans une certaine mesure. Mais si les hommes ne viennent pas facilement vers vous et que vous le regrettez, vous savez maintenant que ça n’est pas à cause de votre physique, mais de votre attitude. Et il est plus facile de changer d’attitude que de physique. A l’inverse, si vous êtes trop souvent abordée à votre goût, peut-être pouvez-vous modifier votre comportement non verbal afin de refroidir l’ardeur des mâles.
Attention que ce qui précède ne vaut pas pour le harcèlement de rue, qui n’a rien à voir avec la séduction. Le harceleur de rue se moque des signaux non verbaux. Il ne cherche ni à plaire ni à séduire, mais uniquement à se confirmer à lui-même qu’il n’a aucune chance de succès avec les femmes.
Quelle est la différence entre un dragueur et un harceleur ? C’est assez simple. Le dragueur espère plaire. Le harceleur sait dès le départ qu’il n’a aucune chance. Le dragueur s’arrête au moindre refus, de préférence avec le sourire alors que le harceleur s’en trouve stimulé.
e) Approchez sous le bon angle
Une fois que vous avez envoyé les bons signaux non verbaux et que le moment est venu de vous présenter, vous devez prendre en compte la direction d’où vous venez physiquement. Martin Graff, directeur de recherche en psychologie à l’université de South Wales, a fait référence à une étude pour Psychology Today intitulée « Too close for comfort : Sex differences in response to invasion of personal space », qui indique que, si les hommes n’aiment pas être abordés de face, les femmes, en revanche, ont du mal à être abordées de côté.
Cette préférence découle de ce que Graff appelle « l’invasion de l’espace personnel ». Donc, si vous essayez d’aborder un homme, assurez-vous de le faire par le côté. Et si vous êtes intéressé par une femme, il est préférable de vous présenter en l’abordant de face.
f) Souriez (mais soyez sincère)
Avoir un beau sourire peut faire des merveilles pour vos chances de décrocher un rendez-vous.
En 2013, des psychologues de l’Université de Berne ont publié une étude intitulée « Something to smile about : The interrelationship between attractiveness and emotional expression », qui a révélé que la perception de l’attractivité globale d’une personne était fortement influencée par son sourire. « Une expression faciale heureuse peut même compenser un manque d’attrait relatif », peut-on lire dans l’étude.
Mais il ne suffit pas d’avoir l’air heureux. Psychology Today note qu’il existe deux types de sourires : le sourire faux et forcé et le sourire authentique, également connu sous le nom de sourire de Duchenne. Tirant son nom d’un médecin français du XIXe siècle qui a étudié les expressions faciales, le sourire de Duchenne implique une contraction musculaire à la fois volontaire et involontaire – c’est le sourire qui crée les pattes d’oie autour des yeux.
Dans une étude, des chercheurs de l’université de Berkeley ont analysé les sourires de 141 photos d’annuaires universitaires et ont découvert que ceux qui affichaient un sourire authentique étaient en fait plus heureux dans la vie, y compris jusqu’à 30 ans plus tard.
Oui, et alors ?
Comme je l’ai déjà dit, je vis en Thaïlande au moment où j’écris ce livre. Ce pays est appelé « Pays du Sourire » et ça n’est pas pour rien. Où que vous alliez, tout le monde vous sourit. Dans la rue, au magasin, hommes, femmes, enfants. Il est impossible de passer une journée à l’extérieur sans recevoir au moins dix sourires éblouissants venant de personnes totalement inconnues.
Beaucoup de gens s’interrogent sur la nature de ce sourire. Sincère, pas sincère ? Ni l’un ni l’autre. C’est culturel. Ce qui est certain par contre, c’est l’impact de ces sourires. Ça fait du bien, c’est agréable. En bon occidental, je ne souris pas spontanément à quelqu’un que je ne connais pas, ou alors avec parcimonie. Rien à voir avec le sourire local qui me dit que la personne attendait mon retour depuis au moins 20 ans. Mais par pur mimétisme, je m’y suis mis aussi.
Beaucoup d’occidentaux peinent à sourire. Principalement parce que c’est comme ça que nous avons été éduqués, d’autres parce qu’ils craignent le rejet et certains encore parce qu’ils ne sont pas très fiers de leurs dents. Quand on dit qu’un sourire authentique illumine le visage, c’est tout simplement vrai.
Dans ce chapitre, je ne cite que deux études à ce sujet, mais il en existe des tas et toutes nous disent la même chose : souriez ! Vous ne savez pas ? Vous n’osez pas ? Comme je vous comprends. Mais la science ne s’embarrasse pas de vos scrupules, elle vous dit que pour augmenter votre pouvoir de séduction, il est indispensable de sourire, et largement encore, même s’il vous manque deux incisives. Entraînez-vous devant la glace, dans la rue, le monde est votre laboratoire.
g) Le questionnaire qui fait tomber amoureux : des années de recherches.
L’exercice a l’air un peu magique, pas très sérieux. En réalité, ce questionnaire, mis au point il y a vingt ans par Arthur Aron, chercheur américain en psychologie, pour étudier l’intimité, fait vraiment de l’effet : il allume (ou rallume) la flamme entre les cœurs, en moins d’une heure ! À tester pour y croire.
Le New York Times a même publié le témoignage de Mandy Len Catron. Elle racontait comment elle était tombée amoureuse en quelques heures de l’un de ses collègues de fac qu’elle avait choisi comme cobaye, en répondant avec lui aux questions d’Aron. Si Mandy et son partenaire étaient déjà amoureux, aucun des deux n’en avait conscience avant d’arriver à la trente-sixième question et de se fixer en silence pendant quatre longues minutes.
Arthur Aron comprend qu’il a levé un lièvre et résolu une partie du mystère de l’amour : la vulnérabilité et les aveux intimes créent un climat propice à la flambée amoureuse. À un détail près : le questionnaire ne rend amoureux que ceux qui se sont déjà choisis, en conscience ou non. Ce n’est pas une surprise, les inconscients se flairent, se reconnaissent et se choisissent ; reste ensuite à ouvrir un espace pour que le désir se transforme en sentiment.
Au fil des expériences, Arthur Aron a constaté que son questionnaire pouvait jouer aussi bien le rôle de marieur que celui de « faiseur d’amis ». Et, depuis la parution du récit du New York Times, qui a été vu près de cinq cent mille fois sur Facebook, les témoignages affluent. Des histoires d’amour, d’amitié, des réconciliations…
Prévoyez environ une heure dans un endroit calme. Répondez chacun à votre tour à la même question. Parlez à cœur ouvert, ne prenez pas de notes, ne commentez pas les réponses de votre partenaire. Soyez le plus sincère possible. Le questionnaire est divisé en trois parties, qui vont crescendo dans l’intimité. Vous pouvez faire une pause entre chacune d’elles. À la fin, prenez quatre minutes pour vous regarder dans les yeux.
Donc, vous avez bien compris : passer ce questionnaire avec quelqu’un qui ne vous aime pas du tout ne va rien faire du tout. Mais si vous le passez avec quelqu’un que vous connaissez et que vous sentez qu’il y a des accointances, sortez les mouchoirs.
Série n°1
1. Si vous pouviez inviter quelqu’un à dîner (un proche, un disparu, une relation, une célébrité), qui choisiriez-vous ?
2. Aimeriez-vous être célèbre ? De quelle manière ?
3. Avant de téléphoner, vous arrive-t-il de répéter ce que vous allez dire ? Pourquoi ?
4. Que serait pour vous une « journée parfaite » ?
5. Quand avez-vous chanté pour vous la dernière fois ? Et pour quelqu’un d’autre ?
6. Si vous pouviez vivre jusqu’à 90 ans et conserver soit l’esprit soit le corps de vos 30 ans durant les soixante dernières années de votre vie, que choisiriez-vous ?
7. Avez-vous secrètement l’intuition de la façon dont vous allez mourir ?
8. Citez trois éléments que votre partenaire et vous semblez avoir en commun.
9. Qu’est-ce qui, dans votre vie, vous fait le plus éprouver de la gratitude ?
10. Si vous en aviez la possibilité, que changeriez-vous dans la façon dont vous avez été élevé(e) ?
11. Prenez quatre minutes et racontez l’histoire de votre vie à votre partenaire, en donnant le plus de détails possible.
12. Si vous pouviez vous lever demain en ayant acquis une qualité ou une compétence, quelle serait-elle ?
Série n°2
13. Si une boule de cristal pouvait vous révéler quelque chose, que voudriez-vous savoir ?
14. Y a-t-il une chose que vous rêvez de faire depuis longtemps ? Pourquoi ne l’avez-vous pas encore réalisée ?
15. Qu’avez-vous accompli de plus grand dans votre vie ?
16. Qu’est-ce qui, dans l’amitié, a le plus de valeur pour vous ?
17. Quel est le souvenir que vous chérissez le plus ?
18. Quel est votre pire souvenir ?
19. Si vous saviez que vous alliez mourir dans un an, que changeriez-vous dans votre façon de vivre ? Pourquoi ?
20. Que signifie pour vous l’amitié ?
21. Quels rôles l’amour et l’affection jouent-ils dans votre vie ?
22. À tour de rôle, dites à votre partenaire ce que vous considérez comme l’une de ses caractéristiques positives (échangez-en cinq au total).
23. Votre famille est-elle proche et chaleureuse ?
24. Que ressentez-vous à propos de la relation avec votre mère ?
Série n°3
25. Énoncez chacun trois affirmations vous concernant vous deux. Par exemple : « Tous les deux, ici, nous ressentons… »
26. Complétez cette phrase : « J’aimerais avoir quelqu’un avec qui partager… »
27. Si vous deviez devenir l’ami très proche de votre partenaire, confiez-lui ce qui vous semble important qu’il sache sur vous.
28. Dites à votre partenaire ce que vous aimez en lui. Soyez très direct, exprimez des choses que vous ne diriez pas à quelqu’un que vous venez de rencontrer.
29. Racontez à votre partenaire une situation, un moment très gênant de votre vie.
30. Quand avez-vous pleuré devant quelqu’un pour la dernière fois ? Et tout seul ?
31. Dites à votre partenaire ce que vous appréciez déjà en lui ou en elle.
32. Selon vous, de quel sujet trop sérieux ne peut-on pas rire ?
33. Si vous deviez mourir ce soir sans avoir la possibilité de communiquer avec qui que ce soit, que regretteriez-vous de ne pas avoir dit ? Pourquoi ne l’avez-vous pas dit ?
34. Votre maison et tout ce qu’elle contient prennent feu. Après avoir sauvé vos proches et vos animaux de compagnie, vous avez encore le temps de soustraire quelque chose des flammes. Que prenez-vous ? Pourquoi ?
35. Parmi tous les membres de votre famille, quel est celui dont la mort vous toucherait le plus ? Pourquoi ?
36. Exposez un problème personnel à votre partenaire et demandez-lui comment il le gérerait. Demandez-lui également comment il perçoit votre ressenti par rapport à ce problème.
Sprecher et Hendrick ont observé des couples lors de rendez-vous et ont constaté une corrélation étroite entre le degré de satisfaction de chaque personne et le degré global d’auto-divulgation entre les partenaires. Cependant, il est difficile de déterminer une relation de cause à effet. En bref, il se peut que ce soit l’attraction entre les partenaires qui entraîne une plus grande auto déclaration, plutôt que le partage d’informations qui entraîne une plus grande intimité.
Kellerman, Lewis et Laird répondent partiellement à cette question avec une expérience inhabituelle mais révolutionnaire sur la psychologie de l’amour. Ils ont demandé à des volontaires de participer à une étude sur la perception extra-sensorielle. Des participants masculins et féminins qui ne se connaissaient pas ont été invités à arriver au laboratoire en même temps. Un chercheur a expliqué qu’il était important d’établir une relation avant de commencer l’expérience proprement dite et a demandé aux participants de se regarder dans les yeux pendant un moment. Un autre groupe ne recevait pas la demande de se regarder dans les yeux. Kellerman et ses collègues voulaient savoir si le principe du « comme si » pouvait également être appliqué à l’amour.
Les psychologues ont découvert que lorsque nous nous comportons comme si nous ressentions quelque chose, nous avons tendance à le ressentir. Par exemple, demandez aux gens de sourire et ils commencent à se sentir heureux. Cela fonctionne même lorsqu’ils ne sourient pas vraiment mais sont forcés de soulever les coins de leur bouche en leur faisant tenir un crayon avec leurs dents qui ne doivent pas entrer en contact avec leurs lèvres (Eckman). Dans la vie quotidienne, il est évident que les couples amoureux passent beaucoup de temps à se regarder dans les yeux. Est-il donc possible de créer un sentiment d’amour en demandant aux gens de passer quelques instants à se regarder dans les yeux ?
Les participants ont été invités à remplir un questionnaire évaluant leurs sentiments d’attraction envers leur partenaire expérimental. Il s’est avéré que les couples qui ont passé un certain temps à se regarder dans les yeux ont fait état de sentiments d’affection et d’attirance pour leur partenaire beaucoup plus forts que ceux du groupe témoin. Cela prouve une fois de plus que les pensées et les sentiments n’influencent pas seulement notre comportement, mais que l’inverse est également vrai. Notre comportement influence nos pensées et nos sentiments.
h) Rire et amour
Tout le monde aime rigoler. Mais il s’avère que le rire d’une femme a une signification plus profonde que le simple fait de raconter une bonne blague.
Dans une étude intitulée « la ritualisation du rire », Karl Grammer et Irenaus Eibl-Eibesfeldt ont découvert que les femmes ont tendance à rire plus fréquemment que les hommes lorsqu’elles sont en compagnie de personnes du sexe opposé.
Selon l’étude, le comportement sexuel masculin est ancré dans la domination et la quête, tandis que le comportement sexuel féminin est plus souvent dans l’acceptation et le tri. L’étude a également pris en compte les couples de même sexe, où le rire est plus prononcé dans les couples homme-mâle en raison du même type de domination. Elle conclut que les femmes utilisent le rire, en particulier avec les hommes, pour montrer leur intérêt via la soumission sociale. Un bon sens de l’humour est donc vraiment important, du moins si vous voulez flirter avec succès.
Pour les hommes, l’humour est un outil de séduction précieux. Eric Bressler, du Westfield State College, aux États-Unis, et Sigal Balshine, de l’université McMaster, au Canada, l’ont constaté auprès de jeunes femmes à qui ils ont présenté des photographies d’hommes accompagnées de quelques lignes dans lesquelles ils se présentaient eux-mêmes. Ces présentations étaient soit neutres, soit humoristiques. Les participantes se sont déclarées plus intéressées par une relation amoureuse avec les blagueurs…
Pour les blagueuses, en revanche, pas de chance : quand les chercheurs se sont intéressés aux préférences des hommes, ils n’ont pas constaté d’attirance particulière pour l’humour chez une femme…
Des travaux menés en situation réelle confirment que les blagues sont un vrai atout charme pour les hommes. Dans ces expériences, trois complices de l’expérimentateur devaient s’installer à proximité d’une ou deux jeunes filles et discuter de leur vie étudiante, l’un d’eux racontant quelques blagues suffisamment fort pour être entendu. Puis deux des trois compères s’éclipsaient, sous prétexte d’aller acheter des cigarettes. Celui qui restait – tantôt le plaisantin, et tantôt un autre membre du groupe – entamait la conversation avec les jeunes femmes, avant de demander leur numéro de téléphone. Résultat : le blagueur l’a obtenu dans 43 % des cas, contre seulement 16 % quand c’était un autre comparse.
Bressler, Martin et Balshine ont eux aussi étudié l’importance de l’humour chez les hommes et chez les femmes. Les auteurs demandent aux participants de donner leur propre définition du sens de l’humour. Les résultats montrent des différences entre hommes et femmes. Pour faire simple, une femme dit plutôt: « C’est une personne qui me fait rire ». A l’inverse, un homme répondra plutôt: « C’est une personne qui apprécie mes blagues »
Dans une seconde recherche, les participants devaient dire s’ils préféraient quelqu’un qui était sensible à leur propre humour ou bien quelqu’un qui les faisait rire. On leur demandait de se prononcer par rapport à différents types de relations, à savoir, amicales ou sexuelles.
Les résultats sont les suivants:
Quel que soit le type de rapports, les femmes préfèrent les hommes drôles. Par contre, cela n’est vrai pour les hommes que dans les rapports amicaux. Lorsqu’il s’agit de relations sexuelles, les hommes préfèrent celles qui sont réceptives à leur humour et non les femmes drôles.
Oui, et alors ?
Si vous êtes une femme drôle, pas de panique, il y a quand même pas mal d’hommes qui sont séduits par une femme qui les fait se tordre de rire. Mais pas tant que ça, car la perception de votre féminité en est modifiée. Un peu comme si une femme drôle rentrait dans la catégorie des potes.
Ce chapitre fait partie de ceux où vous ne pouvez pas faire grand-chose pour changer les choses. Si vous n’êtes pas marrant, ne cherchez surtout pas à le devenir, ça ne va pas très bien marcher. Je n’aime pas dire ce genre de choses, mais si vous êtes dans ce cas, il n’y a rien à faire, donc autant cesser de s’en préoccuper.
i) Il faut le bon décodeur
Les recherches montrent systématiquement que les hommes croient que les femmes sont plus intéressées sexuellement par eux qu’elles ne le sont réellement (Levesque; Perrilloux ; Treat).
Il est intéressant de noter que les femmes croient également que les hommes sont moins intéressés sexuellement par elles que les hommes ne le sont réellement (Levesque; Perrilloux). La perception inexacte de l’intérêt sexuel des femmes par les hommes peut être un facteur de harcèlement sexuel (Perilloux), voire d’agression ou de coercition sexuelle (Treat).
La tendance des hommes à surestimer l’intérêt sexuel des femmes peut provenir de trois sources : les signaux subtils d’intérêt sexuel des femmes; l’importance accordée par les hommes à des indicateurs d’intérêt sexuel peu fiables; et la possibilité que les hommes aient plus à perdre en sous-estimant plutôt qu’en surestimant l’intérêt sexuel des femmes.
Signaux subtils
Bon nombre des stratégies utilisées par les femmes pour signaler leur intérêt sexuel aux hommes sont subtiles et non verbales, comme le contact visuel, le battement des sourcils, la posture ouverte du corps et le sourire (Moore).
Bien que les hommes soient plus susceptibles d’utiliser des stratégies manifestes, comme engager la conversation, ils attendent souvent de recevoir les signaux des femmes avant de « passer à l’action » (Moore).
Les chercheurs supposent que les femmes utilisent des signaux sexuels plus subtils parce qu’elles veulent éviter une réputation de promiscuité, ou parce qu’elles veulent avoir plus de temps pour évaluer la qualité d’un homme en tant que partenaire potentiel ou l’intérêt qu’il leur porte (Perrilloux). Comme les femmes ont tendance à utiliser des indices subtils pour signaler leur intérêt sexuel, les hommes qui sont plus sensibles à ces indices cachés peuvent avoir plus de succès dans leurs fréquentations (Moore).
La discrétion des signaux a aussi un autre avantage : il s’agit d’une forme de sélection en soi, entre ceux qui détectent les signaux et ceux qui ne peuvent pas. Ceux qui en sont capables ont de meilleures aptitudes sociales, ce qui accompagne souvent un statut et un succès supérieur.
Indicateurs peu fiables
S’il est vrai que les femmes peuvent s’habiller de manière plus sexy pour signaler leur intérêt sexuel (Durante ; Elliot), ce signal peut être destiné uniquement aux hommes attirants (Elliot) ou ne viser qu’un homme en particulier. Par conséquent, les vêtements ne sont pas un indicateur fiable de l’intérêt sexuel des femmes pour les hommes en général.
A noter qu’une femme intéressée par une rencontre à caractère sexuel va s’habiller de façon sexy, mais une femme qui n’est pas intéressée par ce type de rencontre, peut aussi s’habiller de façon sexy.
En outre, les hommes semblent également utiliser l’attrait physique des femmes comme indicateur de l’intérêt sexuel, en supposant que les femmes plus attrayantes sont également plus intéressées par le sexe (Levesque; Perrilloux; Treat). Il est peu probable que l’attrait physique des femmes soit lié à leur intérêt pour les hommes en général.
Les hommes qui ont été entraînés à ignorer les signaux, tels que les vêtements et l’attrait physique, et à se concentrer sur l’expression émotionnelle des femmes ont tendance à percevoir plus précisément l’intérêt sexuel des femmes lors d’expériences en laboratoire (Treat).
Des erreurs coûteuses
Du point de vue de l’évolution, pour les hommes, il peut être plus coûteux de manquer une opportunité potentielle d’accouplement que de risquer d’être rejeté en raison d’une mauvaise perception de l’intérêt sexuel.
Les hommes qui perçoivent mal l’intérêt sexuel des femmes peuvent avoir eu plus d’occasions d’accouplement réussies et, par conséquent, avoir développé le biais de surestimer l’intérêt sexuel des femmes (Perrilloux). En fait, les chercheurs prédisent même que l’attrait physique des femmes devrait être lié à la perception erronée des hommes, car manquer une occasion d’accouplement avec une femme attirante serait plus coûteux que de manquer une occasion avec une femme moins attirante.
Si on prend l’exemple des dragueurs de rue ou de plage, on constate qu’ils abordent un grand nombre de femmes, acceptent une proportion élevée de rejets mais que les bénéfices qu’ils en retirent sont plus importants que s’ils étaient inactifs ou même que s’ils portaient leur dévolu sur un nombre restreint de femmes. Dans ce cas bien précis, chaque échec est perçu comme une étape vers le succès.
j) Séduction : qu’est-ce qu’ont en commun une guitare et un chien ?
Beaucoup d’hommes sont convaincus que pour attirer les femmes, un accessoire comme une Porsche dernier modèle est indispensable ou en tout cas un grand facilitateur. Il est possible que ce soit vrai, mais que faites-vous quand dans la rue, vous croisez la femme de vos rêves, et que vous êtes au volant de votre bolide ? Le temps que vous trouviez une place de parking et elle a disparu. Tant d’investissements pour tant de déceptions. Alors qu’un joli chienchien ou une guitare fera la différence.
Deux études indépendantes ont révélé que les femmes trouvent les hommes plus attirants s’ils tiennent une guitare.
Dans la première étude, des chercheurs ont fait appel à un jeune homme évalué comme « beau ». On lui a demandé d’aborder 300 jeunes femmes dans la rue, de leur dire qu’il les trouvait jolies et de leur demander leur numéro. Pendant 100 de ces rencontres, il portait une guitare, 100 autres fois un sac de sport et 100 autres fois rien du tout. En analysant les résultats, les chercheurs ont constaté que les femmes donnaient leur numéro au jeune homme 31 % du temps lorsqu’il tenait une guitare, mais seulement 14 % du temps lorsqu’il ne portait rien. Lorsqu’il tenait un sac de sport, il n’obtenait un numéro que dans 9 % des cas.
Notez que le type d’instrument compte car quand le comparse tient en main un violon ou une clarinette, la probabilité d’obtenir un numéro de téléphone augmente encore. Mais on ne sait pas pourquoi. Probablement parce que nous avons tendance à attribuer des traits de personnalité ou un statut sur base de simples phénomènes apparents.
Dans la deuxième étude, des chercheurs du Ruppin Academic Center d’Israël ont créé deux comptes Facebook pour un jeune homme « séduisant ». Dans l’un des comptes, la photo de profil le montrait tenant une guitare, dans l’autre non. Les chercheurs ont ensuite envoyé des demandes d’amitié à 100 jeunes femmes qui s’étaient déclarées célibataires sur leur profil. Ils ont constaté que 14 demandes sur 50 étaient acceptées si le jeune homme était photographié tenant une guitare, alors que seules 5 demandes sur 50 étaient acceptées s’il apparaissait sans guitare.
Dans un suivi, les chercheurs ont répété l’expérience de la même manière, sauf qu’ils ont utilisé un modèle féminin et envoyé des demandes à des hommes célibataires. Il est intéressant de noter qu’une femme tenant une guitare ne semble pas avoir modifié la probabilité que sa demande d’amitié soit acceptée. Il semble donc que le fait de tenir une guitare n’ait pour effet que d’augmenter l’attrait des hommes. L’expérience israélienne a été répliquée en France avec le même résultat.
Gueguen s’est demandé quel objet une femme peut-elle alors choisir pour augmenter ses chances d’être abordée ? Il a testé deux types d’objets : le ballon de basket et les rollers. Dans une expérience, il a été demandé à une jeune femme âgée de 19 ans de se tenir assise dans des lieux de passage – terrasses de café, bancs publics ou places piétonnes… Selon le cas, il y avait à ses pieds une paire de rollers ou un ballon de basket.
Gueguen et son équipe ont divisé les hommes qui passaient à proximité en trois catégories : ceux qui passaient leur chemin sans réagir, ceux qui la regardaient et ceux qui l’abordaient. Lorsque l’objet (ballon ou rollers) était au pied de la jeune femme, 80 % des hommes la regardaient. Ce chiffre n’est que de 58 % si elle n’avait ni rollers ni ballon à ses pieds. En outre, les garçons étaient deux fois plus nombreux à lui adresser la parole en présence du ballon ou des rollers. Dans près de 60 % des cas, ils utilisaient l’objet comme prétexte pour entamer la conversation : c’est bien un facilitateur de rencontres.
Dans une recherche, un beau garçon d’une vingtaine d’années devait obtenir le numéro de téléphone de jeunes filles dans la rue. Selon les conditions, il était accompagné ou pas de son chien. Sa phrase d’introduction était la suivante :
« Bonjour, je m’appelle Antoine. Je t’ai vu arriver et je dois te dire que je te trouve très mignonne. Je dois aller à la fac car j’ai cours mais je me demande si tu accepterais de me donner ton numéro de téléphone. Je pourrais t’appeler plus tard et nous pourrions aller prendre un pot ensemble et discuter un peu plus si tu es d’accord? »
Lorsque « Antoine » fait sa demande sans la présence du chien, le taux d’acceptation est de 9,2 %. Et de plus de 28 % lorsqu’il est accompagné du chien. Et encore, dans une autre recherche menée avec un chien de race (un Jack Russell), le taux d’acceptation est passé à un peu plus de 37 %.
On voit donc que la présence du chien semble faciliter l’interaction. Notez que c’est uniquement la présence du chien qui fait la différence, puisque le jeune homme utilise la même phrase d’accroche dans les deux situations. On peut envisager que si le compère utilisait son chien pour créer une interaction, son taux de réussite serait encore plus élevé. Les chercheurs observent que celle-ci est de meilleure qualité puisque les jeunes filles souriaient plus pendant l’interaction et après avoir quitté le compère, comparativement à la condition sans le chien.
Oui, et alors ?
Tout propriétaire d’un chien un tant soit peu mignon sait que la présence de son animal de compagnie augmente le nombre d’interactions sociales.
Si des expériences ont été menées avec un chien de race, aucune à ma connaissance n’a été réalisée soit avec un chien plutôt vilain soit avec un chien à la réputation agressive. En cas de doute, si vous envisagez l’achat d’un toutou, évitez le Rottweiler. Vous manquez de contacts sociaux ? Votre nouvel ami vous ouvrira bien des portes. Quant à la guitare, elle est bien entendu un formidable moyen d’ouverture, sauf si vous ne savez pas en jouer. C’est donc le moment de vous offrir une guitare et d’apprendre à en jouer. Plus tard, vous sortirez avec votre chien pour jouer « Hôtel California » dans la rue.
Les expériences menées avec des hommes et des femmes n’ont absolument aucun point commun. Le garçon porteur d’une guitare ou en ballade avec Médor voit son niveau d’attractivité augmenter. La fille avec des rollers ou un ballon de basket à ses pieds ne voit pas du tout son niveau d’attractivité augmenter. Cela donne seulement une excuse aux hommes pour pouvoir l’aborder. Ce qui veut dire, mesdames, que si vous avez envie de compagnie et que vous êtes dans l’espace public, un objet anachronique aidera les nombreux timides à vous adresser la parole.
k) Un flatteur sachant flatter
On peut penser qu’à notre époque, un compliment risque de n’avoir aucun impact positif sur une nouvelle rencontre. Voire même, provoquer un haussement d’épaule et la fuite immédiate de la personne que vous vouliez séduire. On dirait qu’il n’en est rien et une fois n’est pas coutume, c’est encore au chercheur Gueguen que nous devons une expérience aux résultats surprenants.
Il a été demandé à un jeune homme âgé de 20 ans, plutôt beau garçon, de se promener dans les rues d’une ville par une journée ensoleillée et d’essayer d’obtenir le numéro de téléphone de jeunes filles marchant seules. Le garçon avait pour instruction d’établir un contact visuel avec la jeune fille, de lui sourire et de lui dire littéralement :
« Bonjour. Tu sais que tu es très jolie ? Je suis désolé de te déranger, mais je me demande si tu accepterais que nous allions prendre un verre ensemble si tu as un peu de temps ».
Dans une condition témoin, le jeune homme formulait la même requête, mais sans la phrase clé : « Tu sais que tu es très jolie ? »
Les résultats ont fait apparaître qu’avec le compliment, il a obtenu 23 % d’acceptation. En revanche, sans le compliment, seulement 9 % ont répondu positivement à son invitation. En outre, même quand elles refusaient, les jeunes filles complimentées le faisaient avec le sourire et restaient aimables, trouvant une excuse et lui souhaitant une bonne journée. Il a aussi été constaté que les jeunes filles qui refusaient la requête souriaient plus longtemps après avoir passé leur chemin. Ainsi, un compliment, même assez banal, a toujours un effet positif en matière de séduction. L’homme est moins souvent éconduit, et s’il l’est, c’est avec des formes plus courtoises.
J’ai eu beau chercher beaucoup, je n’ai pas trouvé de recherches utilisant d’autres compliments. Par contre, j’ai pu observer que les pick-up artists, les pros de la drague dont je parlerai plus loin, utilisent une technique de compliment, mais visant à faire sentir à la jeune femme qu’elle a quelque chose d’unique. Son style, son sourire, sa démarche, son look…
Mais il est probable que la demande du jeune homme soit plus souvent acceptée grâce à un principe de psychologie sociale connu depuis longtemps : lorsqu’une personne justifie ou légitime une demande, elle est plus souvent acceptée. Par exemple, « puis-je passer devant vous parce que je suis très pressé » obtient un taux d’acceptation largement supérieur à la demande formulée sans justification.
Une autre explication sur l’impact du compliment, en tout cas quand ce compliment est de nature comportementale, est l’effet d’étiquetage, largement décrit par Joules et Beauvois dans « Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens ». Nous convainquons les gens d’agir d’une certaine manière en leur parlant comme s’ils étaient déjà comme ça.
Ici, un exemple avec des enfants. Miller, Brickman et Bolen ont démontré le principe d’étiquetage de manière impressionnante dans une expérience classique de psychologie sociale. Ils ont essayé deux techniques pour convaincre des élèves de cinquième année d’une école de Chicago, de ramasser leurs déchets pendant les pauses.
Dans un cas, ils leur ont fait un cours de sensibilisation à l’environnement. Dans un autre cas, les adultes ont qualifié les enfants de très propres. Les enseignants leur ont dit : « Wow, vous êtes si propres. Je suis impressionné », tandis que le directeur de l’école les complimentait sur la propreté de leur salle de classe. Enfin, dans une troisième condition de contrôle, les enseignants n’ont rien demandé aux élèves. Sans doute pas surprenant pour la plupart des enseignants, le fait de demander aux élèves de nettoyer n’a eu aucun effet. Seuls 25 % d’entre eux ont ramassé leurs papiers après avoir été sermonnés à ce sujet, soit autant que dans la condition de contrôle. En revanche, dans la condition « étiquetée », 85 % des enfants ont ramassé leurs déchets pendant la pause.
L’étiquetage est similaire à l’effet de prophétie auto-réalisatrice. La différence est que nous construisons consciemment une attente artificielle à l’égard d’une personne. Pour éviter la dissonance cognitive, la personne modifie son comportement pour correspondre à l’image que nous en avons.
Oui, et alors ?
Tout le monde est sensible à la flatterie. Mais nous ne pouvons pas savoir à priori ce qui va toucher une personne. Le bon phrasé qui fait fondre les cœurs et gonfler les poitrines n’est pas à portée de toutes les langues.
Dire à une très jolie femme « vous êtes très jolie » n’est probablement pas quelque chose qui va la bouleverser de bonheur, encore qu’il semble que l’impact y soit. Par contre, l’étiquetage est très efficace. Dire à une personne rencontrée depuis quelques minutes, « ça fait plaisir, on voit bien que tu ne crains pas de parler avec un inconnu » a de bonnes chances de pousser cette personne à se comporter comme tel. Nous venons d’en voir l’application avec cette expérience sur la propreté chez les enfants.
En fait, nous avons tendance à nous comporter selon l’étiquette que les autres nous collent sur le front, et étrangement, il est très difficile de faire autrement. Un enfant catalogué comme « pitre » à l’école est pratiquement obligé de jouer ce rôle, sauf à changer d’établissement. Les enfants traités et considérés comme des imbéciles jouent le jeu.
Si vous dites à un employé surmené « ça fait plaisir de voir qu’il y a encore des gens qui veulent aider les clients », vous le poussez à se comporter comme tel, sauf s’il perçoit ironie ou tentative de manipulation. Et c’est là que ça se complique. Si vous manquez de finesse et de sensibilité, et que votre tentative d’étiquetage est grossière, cela ne fonctionnera pas. Remarquez que dans un couple qui va mal, l’étiquetage négatif est de rigueur et obéit à la règle. Dire à sa moitié, « pff, c’est chiant, t’es toujours de mauvais poil » ne vous apportera aucune surprise : votre conjoint va vous confirmer à quel point vous avez raison.
l) On aime toujours un petit peu quelqu’un qui nous comprend beaucoup. L’empathie comme facteur de séduction.
L’empathie est la capacité à reconnaître, comprendre et partager les pensées et les sentiments d’une autre personne ou d’un animal. Le terme « empathie » a été introduit pour la première fois en 1909 par le psychologue Edward B. Titchener, qui a traduit le terme allemand « einfühlung » (qui signifie « se sentir dans »).
Le développement de l’empathie est essentiel pour établir des relations et se comporter avec compassion. Elle implique de connaître le point de vue d’une autre personne, plutôt que le sien propre, et permet d’adopter des comportements prosociaux ou d’aide. L’empathie nous aide à coopérer avec les autres, à nouer des amitiés, à prendre des décisions morales et à intervenir lorsque nous sommes témoins de brimades. Les êtres humains commencent à montrer des signes d’empathie dès la petite enfance et ce trait se développe régulièrement pendant l’enfance et l’adolescence.
Pourtant, la plupart des gens sont susceptibles de ressentir plus d’empathie pour les personnes qui leur ressemblent et moins d’empathie pour celles qui ne font pas partie de leur famille, de leur communauté ou de leur ethnie.
Types
Il existe différents types d’empathie qu’une personne peut éprouver :
- L’empathie affective implique la capacité à comprendre les émotions d’une autre personne et à y répondre de manière appropriée.
- L’empathie somatique consiste à avoir une sorte de réaction physique en réponse à ce que vit une autre personne. Par exemple si vous voyez une émission consacrée à la chirurgie oculaire, vous aurez peut-être tendance à fermer un œil quand le bistouri approche de celui du patient, qui n’est pas vous et que vous ne connaissez pas.
- L’empathie cognitive implique d’être capable de comprendre l’état mental d’une autre personne et ce qu’elle peut penser en réponse à la situation.
Les recherches ont montré qu’il existe des différences entre les sexes dans l’expérience et l’expression de l’empathie, bien que ces résultats soient quelque peu mitigés. Les femmes obtiennent de meilleurs résultats aux tests d’empathie.
Quels sont les avantages de l’empathie dans les relations amoureuses ?
Dans les relations saines, les gens s’attendent à ce que leur partenaire fasse preuve d’empathie à leur égard lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés ou à des luttes personnelles, mais la capacité à faire preuve d’empathie envers un partenaire dans les bons moments peut être au moins aussi importante.
Les narcissiques peuvent-ils faire preuve d’empathie ?
Les personnes très narcissiques, ou qui souffrent d’un trouble de la personnalité narcissique, peuvent faire preuve d’empathie et même de compassion. Toutefois, cette capacité n’a qu’une portée limitée car, en fin de compte, ce sont leurs propres besoins qui priment. Donc, un narcissique sera empathique si il y a un intérêt pour lui à l’être. Le gros inconvénient avec les narcissiques, c’est que comme avec les enfants HP, tout le monde en a un à la maison. Le pervers narcissique est à la mode. Si vous n’avez pas un ex, pervers narcissique, il manque quelque chose à votre douloureux palmarès sentimental. Le diagnostic est devenu tellement fréquent, qu’on peut aujourd’hui affirmer qu’on est forcément le narcissique de quelqu’un.
Les psychologues Gurit et Birnbaum, du Centre interdisciplinaire de Herzliya, en Israël, et Harry Reis, de l’université de Rochester, ont décidé de rechercher l’effet de l’empathie au début d’une relation. Dans le cadre de trois études différentes, ils ont examiné l’impact que le fait de se sentir concerné et compris par un auditeur pouvait avoir sur le désir d’un sujet pour cette personne.
Dans une étude, les chercheurs ont réparti au hasard 72 étudiants hétérosexuels de premier cycle en paires de sexe opposé, ont demandé aux « révélateurs » de partager un événement personnel négatif récent (par exemple, l’échec d’un examen) et ont ensuite demandé aux répondants de « réagir naturellement », en leur donnant carte blanche pour montrer autant ou aussi peu d’empathie qu’ils en étaient capables. Les personnes interrogées ont ensuite évalué la performance de leur interlocuteur sur une échelle comportant des éléments tels que « [Il/elle] m’a vraiment écouté(e) », ainsi que son sex-appeal (« Dans quelle mesure seriez-vous intéressé(e) par une relation sentimentale avec [lui/elle] ? »).
Tout le monde n’a pas été séduit par les comportements empathiques. Les participants d’un naturel sociable et expressif ont apprécié. Par contre, ceux qui évitent spontanément l’intimité sont moins attirés par un partenaire attentionné !
Dans une autre étude, les chercheurs ont constaté des effets de genre : Les hommes étaient excités par l’empathie, mais pas les femmes. En fait, les hommes réagissent au moindre signal comme étant un feu vert sexuel. Une marque d’empathie est perçue comme une marque d’intérêt. A l’inverse, les femmes, qui ont des critères de sélection plus élevés ne sont pas attirées par un homme uniquement parce qu’il fait preuve d’empathie. Les hommes doivent-ils donc éviter d’être trop attentionnés ? Les chercheurs eux-mêmes soulignent l’importance de la conclusion centrale, et la plus solide : le fait que les gens trouvent l’empathie sexy ou non semble dépendre, dans une large mesure, du fait qu’ils trouvent l’intimité sexy ou non (c’est-à-dire de leur style d’attachement). Peut-être les femmes sont-elles subtilement rebutées par une gentillesse artificielle et en conserve ?
Si de nombreuses recherches cliniques confirment la principale conclusion des auteurs, je n’ai pas trouvé une seule étude portant sur des relations authentiques qui aboutissent à la conclusion que les femmes trouvent les hommes empathiques moins attirants. En fait, toutes les études suggèrent le contraire ; le sentiment de sécurité que procure l’empathie semble accroître le désir, tant chez les hommes que chez les femmes. La différence entre les hommes et les femmes, c’est que chez les hommes l’empathie suffit pour être emballé alors que pour les femmes, ce doit faire partie d’un package plus complet.
J’ai remarqué dans mon travail de formateur que si je demande aux participants s’ils se trouvent empathiques, je perds mon temps car tout le monde pense l’être. Plutôt que de commence par expliquer ce qu’est l’empathie, je commence par raconter une histoire aux participants et ensuite, je leur demande d’écrire la première chose qu’ils me diraient si nous étions en face à face :
« J’adore mon boulot de formateur. C’est génial, c’est passionnant et ça a vraiment du sens pour moi. Mais il y a un truc qui me pourrit la vie. C’est que pour arriver ici, j’ai dû me lever à 06H00 du matin et j’ai horreur de ça. C’est même plus fort que ça, c’est une vraie phobie parce que quand je sais que je dois me lever tôt le lendemain, ça me fout en l’air ma journée. Je sais que ça n’est que 8 ou 9 jours par mois, mais comme ça me stresse même la veille, il faut multiplier par deux. »
Il est difficile d’être empathique avec mon histoire car la plupart des participants se lèvent très tôt tous les jours et ils savent aussi que je suis beaucoup mieux payé qu’eux. Et enfin, je leur dis que je travaille au maximum 10 jours par mois. Je choisis volontairement une histoire où se montrer empathique n’est pas évident.
Je note ensuite leur réponse sur un tableau.
Les résultats se divisent en 4 catégories :
- Les jugements et minimiser: « ça n’est quand même pas la fin du monde de se lever à 06H00 du matin 8 jours par mois. »
- Parler de soi : « oui et moi je me lève tous les jours à 05H30 et je ne me plains pas. »
- Les conseils : « tu devrais peut-être changer de boulot pour un job de nuit. »
- Positiver : « tu en as de la chance de faire un travail que tu aimes. »
Les réponses empathiques, du genre « bah oui, je comprends, tu adores ton job et à cause de cette phobie, ça te pourrit la vie » sont rarissimes. J’ai parfois des gens qui disent, « oui, je comprends, moi aussi je déteste me lever tôt. », qui est une forme d’empathie mais uniquement parce qu’eux vivent la même chose.
On peut très bien comprendre que pour des gens qui se lèvent tous les jours en pleine nuit pour aller s’enfermer dans une banque toute la journée, ce que je raconte soit un peu choquant.
Il y a une différence entre l’empathie naturelle et l’empathie professionnelle. Le professionnel reste empathique même quand ses tripes se révoltent. L’empathie peut à la fois être un état naturel et une compétence.
- Lorsque vous donnez votre avis, vous n’êtes pas empathique.
- Lorsque vous portez un jugement, vous n’êtes pas empathique.
- Lorsque vous positivez ce que vit l’autre, vous n’êtes pas empathique.
- Lorsque vous minimisez la situation de l’autre, vous n’êtes pas empathique.
- Lorsque vous donnez des conseils non sollicités, vous n’êtes pas empathique.
De façon pratique, se montrer empathique consiste à manifester votre compréhension et à reformuler ce que l’autre vient de dire.
« Oui, je comprends. Ton amoureux t’as laissé tomber et tu l’as appris quand tu as vu qu’il avait changé son statut sur Facebook. Tes copines ont voulu te changer les idées et c’est encore pire parce que tu as besoin d’être seule. »
Aura certainement un impact plus profitable que :
« Allez, un de perdu, dix de retrouvés. Amuse-toi, change-toi les idées, ça va passer. »
Oui, et alors ?
L’empathie dans la séduction est une attitude de base. Elle ne suffit pas à provoquer l’attraction, mais elle est nécessaire.
Essayez de vous rappeler la dernière fois que quelqu’un vous a écouté sans vous interrompre, sans vous juger ou vous donner de ridicules conseils, ou sans que cette personne ne commence à parler d’elle-même ? Peut-être que cela fait longtemps. Pour la plupart d’entre nous, vivre un moment d’écoute véritable est à la fois rare et délicieux. En gros, vous n’êtes jamais aussi intéressant que quand vous ne dites rien. Si vous êtes à un premier rendez-vous, vous serez bien plus séduisant en écoutant votre date qu’en lui expliquant votre dernière promotion.